Aujourd’hui, le banjo est l’un des instruments de musique les plus répandus. S’il est souvent utilisé dans les styles anciens, on le retrouve également dans un mélange de styles modernes et traditionnels. Il permet en effet de jouer un répertoire musical plus ou moins large : bluegrass, jazz, funk, musique folklorique, etc. Si comme nous vous vous demandez d’où vient le banjo, cet article est pour vous.
Qu’est-ce que le banjo ?
À la base, le banjo est un instrument de musique qui comporte des frettes et des cordes en acier. Dans sa configuration, cet instrument possède une peau en plastique tendue sur la caisse. C’est d’ailleurs ce qui lui donne une sonorité assourdie et un look de tambour.
Grâce à sa table d’harmonie à membrane, il se distingue facilement des autres instruments à cordes tels que la guitare.
De manière générale, on distingue deux types de banjos. Il existe des banjos à dos ouvert qui n’ont rien d’attaché à l’arrière. Sur ce modèle, le son est relativement absorbé par les vêtements du joueur. On obtient donc une sonorité douce et moins vive. C’est d’ailleurs ce qui fait que les adeptes de la technique « clawhammer » optent généralement pour un « banjo opened back ».
Les fabricants proposent également des banjos à dos fermé. Sur ce modèle, on retrouve un résonateur à l’arrière de l’instrument, ce qui garantit un son plus prononcé. En raison de sa sonorité puissante, le « banjo closed back » est le préféré des joueurs de bluegrass pour écrire leurs morceaux.
D’où vient le banjo ?
Le banjo est aujourd’hui considéré comme un instrument typiquement américain. Pourtant ses origines sont purement africaines. Il serait en effet introduit en Amérique par les esclaves noirs provenant d’Afrique après avoir transité par les Antilles. Dans ses diverses formes primitives, cet instrument comportait des cordes tendues en crins ou en liane et une caisse de résonance recouverte d’une peau. Cette association est une caractéristique propre aux instruments africains ancestrauxtels que le biana de Guinée, le gimbri, le tambour, etc.
Dès la fin du XVIIe siècle, les musiciens créoles utilisaient des instruments rudimentaires construits sur le même principe que celui des banjos primitifs. Plus tard, les string-bands vont introduire les banjos rustiques. Au début du XIXe siècle, l’instrument sera récupéré grâce à la vogue des minstrel-shows. Il s’agit en effet d’un spectacle américain créé par des Noirs vers la fin des années 1820 pour divertir le public.
Au cours de ces spectacles, on pouvait voir des acteurs blancs grimés en Noirs interpréter des chants, des danses, des intermèdes comiques, etc. Avec la montée de la lutte contre le racisme, ces spectacles ambulants finiront par disparaître. Mais, le banjo reste un témoin fidèle de cette époque.
Bon à savoir sur l’évolution du banjo
Au moment de la guerre de Sécession, le banjo à cinq cordes a connu une popularité immense dans toute l’Amérique du Nord. Rapidement, le banjo est devenu un instrument de salon fortement apprécié dans les grandes villes. En 1866, on dénombrait déjà plus de 10 000 banjos dans la ville de Boston. Des concours étaient organisés et des enregistrements sur rouleaux se faisaient un peu partout. Puisque les joueurs de banjo utilisaient tous les doigts de la main droite pour jouer, le style fut baptisé « banjo classique ». À cette époque le répertoire était essentiellement composé de marches, polkas et quelques autres airs populaires.
Vers 1910, les jazzmen de La Nouvelle-Orléans vont commencer par populariser un modèle à quatre cordes. Il se joue principalement avec un plectre et les battements sonores accompagnent les cuivres dans les orchestres de « dixieland ». Mais, dans les campagnes, le banjo traditionnel était jalousement conservé. Après les années 30, ce modèle refit surface et Earl Scruggs développa une technique de picking à trois doigts qui sera popularisée par le groupe « The Bluegrass Boys ».